Cher monsieur le directeur,
je m'appelle Pranpriya Lalisa Manoban, mais mes fans m'appellent parfois Lisa ou Lalisa Manoban. J'ai actuellement 23 ans, car je suis née le 27.03.1997 à Bangkok, en Thaïlande, et je suis thaïlandaise. En plus d'être élève à VIP, je suis surtout idole. Si vous voulez tout savoir je suis danseuse et rappeuse au sein du groupe BLACKPINK et mes activités sont gérées par l'agence YG Entertainment. En ce qui concerne ma famille nombreuse, j'ai perdu ma petite sœur et j'ai mes parents, deux frères aînés dont l'un est marié et a des enfants, mes grands-parents paternels et ma grand-mère maternelle, ainsi que beaucoup d'oncles et de tantes (sans citer tou.te.s mes cousin.e.s). Étant donné que je n'ai aucun secret pour vous monsieur le directeur, vous pouvez aussi savoir que je suis homosexuelle (en réalité elle est bi, mais elle se ment à elle même) et célibataire. J'aimerais m'inscrire à VIP University dans le secteur Dancing Machine car je n’ai pas vraiment eu mon mot à dire malgré ma persistance.
Je vous joins les renseignements demandés pour l'inscription.

Ton caractère
Au premier abord, vous verrez que j’ai un fort caractère et que je n’aime pas qu’on me dise quoi faire. Étant très expressive, il m’est impossible de cacher ce que je pense, ça se lit sur mon visage. Je suis indépendante car je déteste dépendre des autres et j’ai beaucoup de mal à accepter de l’aide extérieure. Je prends sur moi quand quelque chose me dérange, mais je finis toujours par dire ce que je pense quand ça commence à trop m’agacer, je ne passe jamais par quatre chemins et dans ces moments là mes propos peuvent être assez froids. On peut croire que je suis timide car je suis sur la défensive, je n’accorde pas ma confiance rapidement, ni facilement, et j’analyse beaucoup avant de baisser mes barrières, mais ne vous y trompez pas, je suis loin de me laisser marcher dessus. Vous verrez aussi que je n’aime pas me retrouver bloquée face à quelque chose que je ne comprends pas, je fais donc beaucoup de recherches pour maîtriser le sujet. Je suis méfiante envers la gente masculine et les choses que je ne supporte pas m’insupportent encore plus lorsque ça vient d’eux. En apprenant à me connaître, vous comprendrez rapidement que je suis perfectionniste et stricte envers moi-même et ceux qui me demandent de l’aide. Je suis aussi déterminée, donc une fois que j’ai décidé quelque chose, il est très difficile de me faire changer d’avis sur mon but à atteindre. Certains diront plutôt que je suis bornée mais je ne suis pas d’accord, car si on me fait comprendre que le chemin que j'emprunte est une impasse, je ne vais pas m’amuser à persévérer inutilement et j’en prendrais un autre pour arriver à l’objectif que je me suis fixée. Je suis très protectrice envers les gens que j’aime alors n’essayez même pas de dire un mot de travers les concernant. Lorsque je baisse mes barrières, on peut alors découvrir une jeune fille joviale et souriante qui n’a pas peur du ridicule. Je suis une personne de confiance qui sera toujours là pour ses amis et ma grande sensibilité prend parfois le dessus. Je ne supporte pas l’injustice et je défends la cause animale et le droit des femmes.


Si vous souhaitez en apprendre plus sur moi, vous pouvez aussi savoir que :

- je suis passionnée par la photographie. J’aime particulièrement prendre en photo les personnes dans leur vie quotidienne, sans artifice, ainsi que les mains. C’est ma tante qui m’a offert mon appareil et je ne m’en sépare jamais, vous le verrez toujours pendu à mon épaule.

- je suis très proche de mon oncle et ma tante, et je les présente à mes proches comme étant mes parents

- j’aime boire, mais je ne supporte malheureusement pas très bien l’alcool, ce qui ne m’empêche pas pour autant d’en boire. Je peux vite devenir insupportable au bout de deux verres et une envie de câlins me prend systématiquement. Faites attention à vous, vous êtes prévenus.

- je déteste qu’on touche à mes affaires, alors garder vos mains dans vos poches

- puisque le ridicule ne tue pas, vous n’êtes pas à l'abri de recevoir des photos très moches de moi en train de grimacer car ça m’amuse

- j’ai la mauvaise habitude de boire directement à la bouteille, toutes mes excuses à mes futurs colocataires

- j’ai très mal vécu ma première année en Corée. Ma sœur venait de mourir et je me retrouvais seule, loin de ma tante et mon oncle, dans un pays dont je ne parlais pas la langue. Dans l'agence, personne n'était autorisé à me parler en anglais afin que mon coréen s'améliore rapidement. L'entraînement des trainees était épuisant et ma découverte de Séoul a été bien chaotique.

- je suis bien connue dans l'agence pour mon cran et mon franc parler.


Qu'est-ce qui te différencie ?
Je viens d’une famille ayant une image très fermée en ce qui concerne la place de la femme dans la société. Elle doit être bonne cuisinière, bonne ménagère, bonne couturière, être aux petits soins pour son mari en anticipant ses moindres besoins et lui donner des enfants. Elle ne doit pas travailler, toujours être discrète tout en sachant faire la conversation et surtout elle ne doit pas être trop savante. Une vraie petite marionnette pour le bon plaisir de ces messieurs. Le destin fâcheux qui attend chaque femme de ma famille m’attendait bien entendu moi aussi, et ce bien avant ma naissance. On a décidé pour moi la vie que j’aurai et l’homme avec qui je la partagerai, sans que je ne puisse avoir mon mot à dire. Je suis donc fiancée à un homme que je n’ai pas choisi. Mais il est hors de question que je me plie à leurs attentes.

Je ne suis pas la personne que je dis être. Mon nom n’est pas Pranpriya Manoban et je n’ai pas vingt-trois ans. Ça, c’est l’identité de ma petite sœur. Elle est morte lorsqu’elle avait 13 ans, en 2010. Personne ne le sait et je ne tiens pas du tout à en parler à qui que ce soit. C’est ma manière de la maintenir en vie, pour moi. En ce qui me concerne je m’appelle Tipnaree Manoban et j’ai 25 ans, car je suis née le 11 décembre 1995.

Aussi loin que je m’en souvienne, mon rêve a toujours été de devenir photographe. Voyager dans le monde, découvrir de nouvelles cultures, côtoyer les habitants et immortaliser ces instants fugaces de la vie quotidienne à l’aide de mon appareil. Encore maintenant ce rêve ne m’a pas quitté, et je garde l’espoir de pouvoir un jour organiser ma propre exposition photo. Mais le sort en a décidé autrement. J’aurais aimé ne jamais avoir à passer ces auditions, car ce n’était pas moi qui aurais dû m’y rendre…

Si mon rêve est de parcourir le monde pour prendre des photos, celui de ma sœur était de danser. Les musiques coréennes passaient sans arrêt à la maison, et on pouvait la voir reproduire les chorégraphies qu’elle avait apprises tant bien que mal avec son petit groupe de danse du quartier. Elle rayonnait. C’était une passion, autant que la photographie l’est pour moi. Je dansais souvent avec elle, je n’étais pas aussi douée mais je me débrouillais, et on aimait par-dessus tout passer ces moments ensemble.

A l’approche de ses 13 ans, une nouvelle est arrivée jusqu’à ses oreilles et à partir de ce moment, elle ne tenait plus en place. Dans quelques mois, la YG Entertainment allait organiser des auditions, et il lui était bien sûr impensable de les rater. Elle se voyait déjà trainee dans l’une des plus grandes agences de Corée, une place en tant que membre d’un groupe de k-pop à la clé. Je la trouvais tellement forte. Elle n’avait que 13 ans et pourtant elle n’avait pas peur de quitter son pays et sa famille pour réaliser son rêve. J’étais tellement fière d’elle.

Mon père a entendu parler de son intention de participer aux auditions et à partir de là, le cauchemar a commencé. Bien sûr qu’il s’y opposerait, c’était une évidence. Les femmes n’étaient pas destinées à partir de leur famille pour travailler, même si cela était leur rêve, encore moins sa propre fille. Elle resterait à la maison et épouserait l’homme que grand-père lui choisirait. Comme c'était prévu depuis des générations. Et comme c'était prévu pour moi aussi. Une seule solution s’offrait à nous : partir. Je lui ai donc parlé de notre tante, et l’idée de fuir chez elle nous semblait être notre dernier espoir. Et c’est ce que nous avons fait.

Si vous saviez comment je regrette ce choix. Il me hante encore la nuit.

Je me suis réveillée quinze jours après le soir de notre fugue, une sensation désagréable dans la gorge. Des bruits de machines envahissaient la petite salle et quelqu’un me tenait la main. Il me fallut plusieurs secondes avant de réussir à voir distinctement le visage de ma tante et quelques unes de plus avant de comprendre où je me trouvait. Et la réalité m’a vite rattrapée. Nous avions décidé de partir de nuit, préférant attendre que toute la maison dorme pour réussir à nous en aller. La voiture ne nous avait pas vues dans le noir et nous a percutées. Ma sœur est morte sur le coup.

L’enterrement avait eu lieu la semaine dernière, sans moi.

Personne à la maison n’a reparlé de cette histoire. Le nom de ma sœur n’était plus évoqué malgré toutes mes tentatives et peu à peu c’était comme si elle disparaissait. Je n’avais plus la possibilité de me rendre chez ma tante, mes escapades ayant été découvertes durant mon séjour à l’hôpital, et je passais donc mes journées entières dans la chambre de Pranpriya.

Du fait de ne plus évoquer ma sœur, tout le monde dans la maison avait oublié cette histoire d’auditions, et le jour venu, chacun vaquait à ses occupations habituelles. Je suis sortie et je m’y suis rendue. La carte d’identité de ma sœur en main, je me suis inscrite et j’ai été reçue. L’aide de ma tante et la peur de ma mère de perdre sa dernière fille si elle s’y opposait m’ont permise de réaliser le rêve de ma sœur, devenir une idole en Corée.

Pranpriya vit à travers moi ce rêve qui donnait sens à sa vie, et de mon côté, je réussi quelquefois à réaliser le mien à petite échelle. Je profite des voyages lors des concerts et du travail pour faire ce qui me tient tant à cœur, la photographie.



Petites infos sur son début de carrière :

- elle a passé les auditions pour la YG en 2010 et rejoint l’agence en 2011

- elle s'est entraînée pendant 5 ans et a fait quelques apparitions, comme par exemple dans le clip de Taeyang, Ringa Linga, aux côtés d’autres trainees de la YG

- elle débute au sein du groupe BLACKPINK aux côtés de Jennie, Jisoo et Rosé en 2016 avec deux singles, intitulés "Whistle" et "BOOMBAYAH".


Petites infos par rapport à la véritable identité de Lisa :

- elle a passé les auditions à 15 ans

- elle a été trainee de ses 16 ans à ses 21 ans

- elle a 25 ans à son entrée à VIP


BLACKPINK : (source nautiljon)

Albums
[2020.10.06] The Album

Mini-albums
[2019.04.23] Kill This Love
[2018.06.15] SQUARE UP

Singles digitaux
[2017.06.22] AS IF IT'S YOUR LAST
[2016.11.01] SQUARE TWO
[2016.08.08] SQUARE ONE

Ma tante m’a offert mon tout premier appareil photo, et il gardera toujours une grande valeur inestimable à mes yeux. C’est de là que cette passion est partie. La petite sœur de ma mère a toujours été différente du reste de la famille, et elle me répétait sans arrêt que je lui ressemblais. Nous ne laissons personne contrôler notre vie. C’est la seule personne de la famille à avoir fait un mariage d’amour. Le genre d’amour dont on entend si souvent parler. Si difficile à trouver que beaucoup le voient comme une illusion, mais pourtant que chacun souhaite expérimenter un jour. Tout comme chaque femme de la famille, elle ne devait pas avoir son mot à dire et donc épouser le fiancé que son père avait trouvé. Je n’ai jamais compris pourquoi elle a été la seule à s’y opposer. Mes autres tantes, mes grands-mères, mes ancêtres, même les hommes si on y pense. Jamais l’un d’eux n’a cherché à briser cette tradition archaïque, suivant au contraire le chemin que d’autres avaient tracé pour eux. Quand on est enfant, on n’a pas encore conscience de tout ça. On a des rêves plein la tête et un jour quelqu’un y met fin, sous prétexte qu’il pense avoir le droit de choisir à notre place.

Pour moi, ma tante n’existait pas. Personne ne parlait d’elle et toutes ses photos avaient été enlevées des albums et des murs de la grande maison familiale, comme si elle n’avait jamais existé. J’ai entendu parler d’elle pour la première fois à l’école, lorsqu’une fille un peu plus vieille que moi est venue se présenter en tant que ma cousine. Et ça a été la rencontre la plus fabuleuse de toute ma vie. Je découvrais un mode de vie à l’opposé de celui dans lequel je baignais depuis ma naissance. Et cela n’avait rien à voir avec l’origine de son mari qui avait quitté la suisse pour s’installer à Bangkok et ouvrir son propre restaurant - restaurant dans lequel ma tante avait d’ailleurs fait sa connaissance. La place de chacun au sein de la maison n’était pas définie et hiérarchisée comme elle pouvait l’être chez moi. Ils semblaient tous égaux. Je revois encore mon oncle en train de cuisiner le repas du soir, et je me souviens à quel point cette scène m’avait choquée. Jamais mon père n’avait mis un pied dans la cuisine, ni aucun autre homme de la maison, et jamais ils n’en mettraient un, aucun d’eux. C’était impensable.

J’ai vite compris que je devais absolument cacher à ma famille que je me rendais chez ma tante tous les jours après l’école si je voulais continuer à y aller. A cette époque, ma petite sœur était encore trop petite pour que je la mette dans la confidence, et je n’avais confiance en personne parmi tous les autres membres de la famille pour leur en parler. Et ça m’allait très bien. Il y avait toujours eu quelque chose qui n’allait pas au fond de moi, comme si je n’avais jamais été à ma place au sein de cette grande famille. Et cette place, je la trouvais chez ma tante, comme une évidence. Je ne voulais pas que qui que ce soit me l’enlève.

Ce n’est que quelques années après que j’ai découvert ce qui m’attendait réellement dans cette grande maison. Une maison qui semblait bloquée dans une époque du passé, qui n’avait pas su évoluer et se rendre compte de ses erreurs. Je n’avais que quatorze ans et pourtant ma famille commençait déjà à chercher un homme auquel me marier. C’est à ce moment précis que j’ai compris que malgré mon désaccord, je n’avais pas mon mot à dire. J’avais beau tout essayer, en discutant, en pleurant, en criant, rien ne les faisait changer d’avis et rien ne le ferait jamais. Personne ne semblait comprendre mon refus. Ni mes tantes, ni mes frères, encore moins mes oncles et mon père. Pas même ma propre mère. Il fallait que je cesse mes caprices de petites filles et que je grandisse. Le choix de mon futur époux revenait à mon grand-père paternel, comme cela avait été le cas pour chaque membre de la famille. Encore maintenant je me demande bien ce que je représente à leurs yeux.

J’ai quelques fois caressé l’idée de m’échapper de là-bas. Quitter cette maison et aller vivre chez ma tante. Avoir ma propre vie où personne en dehors de moi n’aurait son mot à dire. Mais je ne pouvais pas laisser ma sœur derrière. Je ne pouvais pas l’abandonner face à ce futur qui l’attendait elle aussi. Je ne comptais pas permettre que cela arrive. Nous avions chacune notre rêve à réaliser, loin de cette famille. Je savais que j'allais devoir prendre une décision un jour. Trouver une solution pour l'éloigner d'eux. Mais jamais je n'aurais pu imaginer devoir la prendre aussi rapidement. Je ne voulais pas imposer à notre tante une telle responsabilité, cependant, sur le moment, je n'avais pas d'autre idée. Mais, l’accident est survenu lors de notre fugue, entraînant la mort de ma sœur et la fin de son rêve avant même qu’il ne puisse voir le jour.

En prenant son identité et en réalisant son rêve, j’ai fait en sorte que son nom ne disparaisse pas. Je ne sais pas si j’ai fait le bon choix, et je pense que le doute restera jusqu’à la fin. Mais je ne l’ai jamais ressenti comme un sacrifice. Je ne dis pas que c’était le meilleur à faire, mais c’était celui qui avait le plus de sens pour moi afin de pouvoir lui rendre hommage, pour continuer à la faire exister. Même si la danse n’était pas aussi importante pour moi comme elle pouvait l’être pour elle, j’en ai fait mon quotidien et j’ai appris à mieux l’apprécier. J’aime ce que je fais, et maintenant que je me suis engagée aussi loin auprès d’autant de personnes, qui pour la plupart me sont chers, je ne compte pas y mettre fin.

Comme beaucoup d’idoles ou d’acteurs autour de moi, j’ai entendu parler de VIP. Je n’y ai pas accordé grand intérêt au début car mon emploi du temps était déjà bien assez chargé comme ça. Mais une brochure qui trainait à la YG a fini par atterrir entre mes mains et le secteur des mannequins ne m’a pas laissé indifférente. Je ne cherche pas à ajouter une nouvelle branche à ma carrière, même s’il m’arrive de poser pour certaines marques. Mon intérêt se portait plutôt sur les cours dispensés dans ce secteur, car la photographie y est bien plus enseignée que dans les autres. Même si je me doute bien qu’aucun terme technique propre à la photo doit y être évoqué et mis en pratique, ce que je peux apprendre en face de l’objectif est toujours bon à prendre. Mais mon agence n’a pas été de cet avis, préférant que je m’inscrive dans le secteur des danseurs. Soit disant que cette annonce serait mieux accueillie par les fans. Il faut dire que depuis tous ces scandales qui ont touché la YG, tout est bon maintenant pour avoir la meilleure des images possible. Je leur ai bien entendu fait part de mon avis sur cette raison que je trouvais grotesque. En quoi mon entrée dans le secteur des mannequins pourrait déplaire aux fans ? Je ne dis pas tout connaitre de la danse, mais je pense en maîtriser un bon rayon. Les cours de l'université pourront toujours m'apporter quelque choses, cependant, je ne pense pas en avoir absolument besoin. Mais cela ne les a pas fait changer d'avis, ni ma récente participation en tant que coach de danse dans l'émission chinoise "Youth With You - Saison 2".