Chère madame la directrice,
je m'appelle Choi Hansol, Vernon, mais mes fans m'appellent parfois seulement Vernon. J'ai actuellement 19 ans, car je suis né(e) le 18/02/1998 à New-York et je suis Américain et Coréen. En plus d'être élève à VIP, je suis surtout chanteur/. Si vous voulez tout savoir je suis rappeur, danseur principal et parolier au sein du groupe Seventeen et mes activités sont gérées par l'agence Pledis Entertainment. En ce qui concerne ma famille j'ai mes deux parents et une sœur.. Étant donné que je n'ai aucun secret pour vous madame la directrice, vous pouvez aussi savoir que je suis hétérosexuel et je suis célibataire. J'aimerais m'inscrire à VIP University dans le secteur MC Jjang car bien que mes spécialités soient le rap et l'écriture, je souhaite m'inscrire dans ce secteur parce que je suis quelqu'un de plutôt timide et je pense que ça peut m'aider à vaincre cette timidité. Et puis j'ai toujours admiré les présentateurs d'émissions et d'événements et j'aimerai bien pouvoir faire ça un jour à côté de mes activités de chanteur..
Je vous joins les renseignements demandés pour l'inscription.

Ton caractère
Au quotidien on me décrit comme étant enjoué, souriant, attachant, débordant d'énergie mais aussi timide à l'excès peu confiant en moi méfiant devant des personnes que je ne connais pas et j'ai pour habitude de de fuir le regard des gens quand je suis mal à l'aise. Ce qui arrive bien plus souvent que l'on croit.

Qu'est-ce qui te différencie ?
Je ne sais pas si on peut parler de scandale ou de secret à proprement parler Ha Ji Won-ssi. C'est juste que mon arrivée en Corée n'a pas été de tout repos. Je suis arrivé à 5 ans avec mon père, en laissant ma mère derrière moi. Mon intégration a été difficile. Surtout à l'école. On me reprochait mon origine américaine et on m'a souvent ostracisé alors que je cherchais juste à me faire des amis. Ça a duré pendant des années, j'ai même fais une vidéo là-dessus quand j'étais plus petit. Ça n'a vraiment cessé que quand je suis devenu trainee chez Pledis. Mes bandmates m'ont tout de suite accepté et ça m'a fait du bien. Mais je garde de cette expérience une très grande timidité et un énorme manque de confiance en moi. Les choses vont mieux maintenant madame la Directrice, mais j'ai encore du mal à être plus extraverti.

Je veux bien vous donner plus de détails puis-ce que vous le me le demandez. Même si je pense que ce que je vous ai dit avant résume à peu près bien la personne que je suis. J'aimerai beaucoup avoir plus confiance en moi, être comme mes hyung qui sont vraiment des personnes que j'admire, mais je crois que j'ai encore pas mal de chemin à faire avant d'être comme eux. Que ce soit au niveau artistique ou au niveau personnalité. Je ne vous dis pas que je suis une coquille vide sans personnalité. C'est juste que comme tout le monde j'ai des doutes et j'ai appris à vivre avec. Ils ne décident pas de comment je fais ma vie mais parfois ils sont suffisamment présents pour me paralyser dans des situations plutôt critiques. Je ne vous raconte même pas la frousse que j'ai eu lors de notre première apparition en public avec le groupe.

Mais bref, comme vous avez pu le comprendre Madame la Directrice, je suis quelqu'un de très timide, malgré le fait qu'on puisse me penser extraverti et toujours souriant. Je ne suis pas quelqu'un de très à l'aise avec les gens. Quelque part je suis content de faire partie d'un groupe de treize personnes, c'est toujours plus simple de se fondre dans la masse et se faire oublier quand on est entouré de plein de monde. Même si je ne cherche pas vraiment à me faire oublier hein. Juste éviter de montrer à tout le monde que je ne suis pas très à l'aise avec moi-même. Je vous l'ai dit mon arrivée en Corée a été plutôt mouvementée. Je n'avais que cinq ans, je n'ai pas vraiment eu le temps de m'attacher à New-York, mais les circonstances de ce départ on fait que je me suis retrouvé arraché d'une partie de ma famille pour partir dans un endroit que je ne connaissais presque pas. Je ne connaissais la Corée du Sud que par le biais des histoires que mon père me racontait. Ce départ fut un premier coup pour moi.

L'école en fut un autre. Je découvrais un nouveau pays. Et malgré le fait que ma mère manquait, j'étais tellement excité de découvrir de nouveaux horizons. Mais visiblement ce n'était pas très bien vu que je sois américain et on me l'a bien fait comprendre et ça m'a mit un coup au moral. Je n'étais qu'un petit garçon des étoiles plein les yeux de découvrir de nouvelles choses. Je suis rapidement devenu quelqu'un de renfermé, timide et très maladroit en ce qui concerne les relations sociales. Soit j'étais trop réservé, soit au contraire j'en faisais trop et on me considérait comme impoli. Encore aujourd'hui j'ai du mal à aller vers les personnes que je ne connais pas. Parce que j'ai peur de dire une bêtise, de les vexer ou bien qu'il ne veuillent tout simplement pas de ma compagnie. C'est d'ailleurs pour ça que j'avais si peu d'amis pendant ma scolarité et que j'avais un contact très réduit avec mes professeurs. Et encore aujourd'hui, pendant les émissions je ne suis pas celui qui participe le plus, dans les MV non plus. Je préfère écrire des paroles, c'est ma meilleure contribution à mon sens, même si la danse est une véritable passion pour moi.

J'aimerai beaucoup dégager cette aura que peu avoir Jeong Han-hyung par exemple mais je sais que j'en suis totalement incapable. Je sais bien que les gens me disent parfois que je suis beau ou même que je dégage quelque chose qui pourrait s'apparenter à de la confiance en moi. Mais je ne trouve pas que je dégage plus d'assurance que ça, je me demande bien ce qu'ils trouvent en moi que je ne vois pas.

Euuh… okay c'est vrai que ce n'est pas un portrait très joyeux que je viens de vous dresser et je vous rassure je ne vis pas en ermite dans ma chambre à éviter le contact des gens en attendant les concerts ou les entraînements. En dehors de mes périodes de grande timidité je suis quelqu'un de plutôt enjoué et bienveillant. J'aime amener de la bonne humeur à mes bandmates en me comportant comme le blagueur de service, même si tout le monde s'accorde à dire que mon humour n'est pas le plus raffiné. Quand je connais bien la personne je peux vous dire que je suis quelqu'un de très attachant, très fidèle, voir même un brin un peu trop collant, demandez à Jeong Han-hyung il pourra vous le confirmer.

Ah et je suis bien trop curieux pour mon propre bien. Je pense que c'est lié à ma timidité. Parfois sans vraiment m'en rendre compte je me met à vouloir en savoir plus que je ne le devrais. Il y a cette adrénaline qui s'empare de moi à ce moment-là et je me met à repousser mes limites pour en apprendre plus sur ce que je veux. Je n'ai jamais vraiment fouillé de grandes affaires, la plupart du temps ce sont des choses sur mon père que je fouine. Peut-être qu'il faudrait que j'arrête de me comporter comme ça, je pourrais avoir des problèmes un jour…

Sentimentalement parlant ? Je vous ai dit que je suis timide et en vrai je ne me suis jamais vraiment posé la question. J'ai eu quelqu'un dans ma vie mais ça a été bref et plutôt platonique et au final je ne sais pas vraiment ce que c'est que l'amour ou bien même le désir. Je me fiche un peu de savoir si je suis hétéro, gay. On verra bien le moment venu, je n'aime pas poser des étiquettes sur les gens, ni sur moi-même. Je suis qui je suis et c'est tout ce qui compte.

Donc je disais, timide, peu confiant, un peu maladroit et fouineur à mes heures perdues. Mais aussi joyeux, attachant et fidèle. Je crois que j'ai oublié de vous dire qu'il en faut peu pour m'énerver. On voit pas mal de photos de moi qui circulent avec l'air bougon. J'en joue pour le public, pour donner une image de bébé mignon qui gonfle ses joues. Mais la vérité c'est que je me vexe très rapidement. Au début je vais être grognon un peu comme cette image que je donne parfois de moi. Mais mon inadaptation sociale si on peut l'appeler comme ça, fait que je passe du stade timide qui grogne, à gosse qui fait un caprice et qui se met à crier son mécontentement. C'est pour ça que dans ce genre de situations, je fais comme je vous ai déjà dit, je vais me mettre dans mon coin pour écrire. Si m'énerver contre quelqu'un que je ne connais pas est juste gênant, je ne veux pas imposer ma mauvaise humeur à mes amis et à mes bandmates. Je peux vous assurer Ha Ji Won-ssi que je ferai tout pour ne pas causer de troubles dans votre université.

Je vous promet que quand je m'habitue je suis quelqu'un de plutôt simple à vivre et sympathique, il faut me laisser le temps de prendre mes marques… Je sais que le secteur que je choisis semble antinomique avec mon caractère, mais je pense que ça peut m'aider à progresser et à m'épanouir un peu plus. J'espère vous prouver que je pourrais donner le meilleur de moi-même.

Ce n'est pas vraiment un commencement à proprement parler mais si vous connaissez un peu notre groupe Madame la Directrice vous aurez sûrement vu passer cette vidéo. Je l'ai faite en 2008, chez moi. Et j'y parle du fait de venir d'ailleurs. J'avais 10 ans mais j'étais déjà bien conscient des regards qui étaient jetés sur moi. Comme je le dis dans cette vidéo c'était comme si j'étais un outsider. Mais bon je vous ai déjà parlé de tout ça. Toujours est-il que c'était une première confrontation avec un public, un premier pas de fait sur ma timidité.

Mais mes vrais débuts se situent en 2011. Mon père ne voulait pas que je fasse ça. Ma mère m'a sauvé puis ce que c'est elle qui a signé le contrat à ma place comme je n'avais que 13 ans à l'époque. J'ai été repéré d'une façon un peu étrange, c'est un des recruteurs de la Pledis Entertainment qui m'a repéré à danser sous un abribus devant mon collège qui m'a proposé de rejoindre le nouveau projet de groupe de son agence. J'ai accepté même si j'étais mort de trouille qu'on me traite comme un outsider là-aussi. Je rejoins donc le projet qui devait s'appeler Tempest qui deviendra en 2012: SEVENTEEN après le départ et l'arrivée de certains membres.

A la base nous devions donc être 17 et débuter en 2013 mais tout ça a été repoussé à plus tard. En 2012, nous avons participé à une première émission "Seventeen TV" histoire que le public puisse nous découvrir, mais ce n'était qu'une sorte de teasing. Nous étions encore 17 et Pledis a annoncé que tous ne resteraient pas. Ce sont les fans qui auraient le dernier mot. Je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, à tout moment mon rêve pouvait s'arrêter.

Le groupe actuel a donc été déterminé et nous avons participé à une autre émission "Seventeen Project". Encore une fois il s'agissait d'avoir un contact avec nos fans et surtout pour nous tester dans des conditions réelles. Si le groupe n'était pas encore officiel, nous touchions au but. Bientôt nous ne serions plus des trainees, bientôt nous serions des idoles comme ces étoiles que nous avions eu avant nous. C'était beaucoup de pression, mais aussi beaucoup de joie Ha Ji Won-ssi. Un peu comme postuler pour votre prestigieuse école.

La dernière étape a consisté en 15 teasers sortis en 2015 pour nous présenter officiellement et surtout montrer ce que nous valions. Après ça, Seventeen est devenu un vrai groupe de la Pledis Entertainment. Il ne restait plus qu'à faire nos preuves. Nos débuts ont été marqués par notre premier single et MV "Adore U" ainsi que par notre premier mini-album: 17 CARAT.

Je ne vais pas vous faire toute notre discographie je pense que ça ne servirai pas à grand chose. Juste vous dire que depuis 2015 nous avons sorti 7 mini albums et 5 albums, le dernier: Directors Cut est sorti il y a quelques jours et regroupe plusieurs de nos titres les plus célèbres. Je ne sais pas ce que le futur nous réserve en tout cas j'ai hâte de continuer cette aventure avec mes amis.

Je vais essayer de vous éclairer un peu sur tout ce que j'ai vécu Madame la Directrice, vous ferez ce que vous voulez de ces informations du moment que ça reste entre vous et moi. Comme vous le savez, je suis né en 1998 à New-York. Je ne me suis jamais vraiment senti américain à part entière. Je n'ai pas vécu là-bas très longtemps. Et puis j'ai été baigné dans les deux cultures depuis ma naissance. Si pendant cinq années j'ai été élevé aux États-Unis, pendant deux ans je suis allé à l'école à New-York, mais mon père n'a jamais manqué de me parler de son pays natal, de la culture, m'apprenant les rudiments de la langue coréenne même si à l'époque j'avais un peu de mal à assimiler tout ça. Mais toujours est-il que je me suis toujours considéré à part entière coréen et américain. Quand j'étais petit l'histoire de mes parents me fascinait. Ils se sont rencontrés à Séoul, on pourrait croire que c'est banal. Ma mère est une commerciale américaine et devait conclure un contrat avec une importante société là-bas. C'est mon père qui gérait le projet en question. Ils se sont vus quelques fois en dehors du travail et sont tombés amoureux. Quand ma mère a dû repartir aux États-Unis, mon père m'a toujours dit que c'était une des choses les plus difficiles de sa vie. Un mois plus tard, il quittait son travail, un visa pour les États-Unis durement arraché pour rejoindre ma mère. Je sais qu'ils se sont aimé très fort, et que quelques mois plus tard ma mère attendait un heureux événement. Cette histoire on me l'a racontée tant de fois, et je ne me lassais jamais de l'entendre parce que pour moi c'était un beau symbole. Le signe qu'on pouvait s'aimer, s'unir malgré des cultures différentes. J’idolâtrai tellement cette histoire que la chute a été assez difficile quelques années plus tard.

Je sais madame la Directrice je vous ai déjà parlé de ça plusieurs fois maintenant, mais je ne peux pas vous raconter mon histoire sans revenir dessus. Mes parents étaient aisés, je n'ai jamais manqué de rien. Mes parents m'aimaient et ils s'aimaient. Que demander de plus ? Ils exigeaient juste que je travaille dur et que je donne le meilleur de moi-même. Ça me paraissait compliqué quand j'étais petit mais je m'y suis contraint parce que je ne voulais pas les décevoir.

A l'époque, comme tout enfant, j'écoutais la musique que mes parents écoutaient. Un savant mélange de ce qui se faisait en Corée et aux États-Unis. Je n'avais pas de genre préféré et je ne comprenais pas les paroles mais je me revois encore dodeliner de la tête en rythme sur les musiques qui passaient à la maison, un grand sourire sur le visage. Peut-être que je préférai me concentrer sur la musique pour ne pas voir ou ne pas comprendre le mal-être qui commençait à se dessiner chez nous.

Je venais à peine d'avoir cinq ans quand tout s'est écroulé. On ne comprends pas vraiment les choses quand on a cet âge là. Par contre on a une certaine tendance à l'empathie qui fait que l'on ressent beaucoup plus les émotions et qu'on a tendance à les absorber comme une éponge. Je voyais bien que mes parents ne souriaient plus autant qu'avant et quand ils le faisait c'était forcé, juste pour moi. La vérité je l'ai apprise quelques semaines après mon anniversaire. Mon père s'est vu offrir un poste prestigieux en Corée et devait y retourner. Je me souviens de leurs discussions à l'époque, la façon dont ils se promettaient qu'ils continueraient à s'aimer malgré la distance, que mon père reviendrait souvent voir ma mère, surtout pour moi. Pour moi… Je n'avais pas saisi que j'allais devoir partir avec mon père en Corée, en laissant ma mère derrière moi.

Je me souviens avoir beaucoup pleuré à ce moment là. Je ne comprenais pas pourquoi je devais partir moi aussi. Je voulais voyager certes mais avec mes parents, les deux. Je n'ai pas vraiment eu mon mot à dire, le lendemain mes valises étaient faites, nous partions dans l'après-midi. J'ai longuement étreins ma mère avant de partir, lui promettant de revenir rapidement. Les adieux entre ma mère et mon père furent plus que froids. Je n'ai pas eu le temps de leur parler de ça. L'avion nous attendait et ma nouvelle vie aussi…

Et quelle nouvelle vie… J'ai passé les premiers jours de cette nouvelle vie à ne pas parler à mon père ou du moins le strict minimum, toujours fâché d'avoir dû partir comme ça. Ma situation ne s'est pas arrangée par la suite. Comme je vous l'ai dit avant, j'ai eu beaucoup de mal à me faire accepter en Corée. Déjà mes rudiments de langage étaient plus que basiques et le plus souvent c'était l'anglais qui sortait ce qui me valait bien des moqueries. Ça m'a fait fait mal. Tout l'idéal que je m'étais fabriqué autour de la rencontre de mes parents a volé en éclat. Tous ces beaux rêves d'union que j'avais sont tombés en poussière. Malgré mon départ chaotique des États-Unis, j'étais content de pouvoir découvrir ce nouveau pays. Je me suis vite replié sur moi-même, ne comprenant pas pourquoi on me dévisageait dans la cour, pourquoi on faisait de moi un cas à part.

J'aurai pu devenir quelqu'un de sûr de lui et de très ouvert mais au contraire je suis devenu timide et incapable de bien me comporter avec les gens. Ce handicap niveau relations sociales me plombe encore aujourd'hui, quand je dois m'exprimer en public ou quand je dois tout simplement m'adresser à quelqu'un que je ne connais pas. Ma scolarité je l'ai surtout passée avec des gens qui étaient dans le même cas que moi, nous avons appris à ne compter que sur nous même, en espérant qu'un jour les gens pourraient changer leur comportement. Je n'en ai même pas parlé à mon père, de peur qu'il m'en veuille de ne pas avoir réussi à bien m'intégrer. Je me suis donc dit que je devais continuer à aller de l'avant, au fond de moi je pensais que ça allait finir par changer.

Je me suis un peu trompé là-dessus comme sur le fait de croire que ma vie allait être calme et paisible. Même la musique n'arrivait plus à me réconforter comme avant. Pourtant j'en écoutais beaucoup, du rap surtout, ça me rappelait New-York et j'écoutais un peu les idoles coréennes, sans le savoir elles me faisaient rêver, mais je n'imaginais pas une seule seconde que ça serait mon métier plus tard. C'est à huit ans que j'ai commencé à faire de la danse, j'avais envie de faire une activité pour oublier mes problèmes, et vu la toute la musique que j'écoutais la danse me paraissait une bonne solution. C'était difficile mais ça me faisait du bien, on ne me jugeait pas là-bas, il y avait toujours des regards mais ça à la limite ça passait. Je me suis donné à fond pour progresser. Je sais que mon père n'approuvait pas vraiment, mais il n'a rien dit, pensant sûrement qu'en parallèle j'allais continuer à me montrer assidu dans mes études. Je n'avais pas encore fait de choix à l'époque, comme je vous l'ai dit je n'imaginais même pas la possibilité de me retrouver dans un groupe comme Seventeen six ans plus tard.

En 2007, nous sommes retournés quelques jours à New-York. Quatre ans après notre départ. J'étais surexcité de retrouver ma mère. L'espace d'un instant je redevenais le gosse que j'étais avant qu'on parte. Nos retrouvailles ont été un mélange de joie et de gène de la part de mes parents mais quelque part je sais qu'ils étaient heureux de se retrouver ne serait-ce que l'espace de quelques jours. Le départ fut une nouvelle fois difficile, malgré le fait que cette fois-ci j'y étais préparé. Mes parents se quittaient en meilleur terme cette fois-ci, du moins c'est ce que je croyais.

J'ai continué ma petite vie à Séoul, découvrant le quartier de Hongdae où je vivais. J'ai gardé les mêmes amis, sans vraiment chercher à m'en faire plus. Je commençais à me sentir bien, malgré le fait que j'avais toujours du mal à aller vers les autres et à avoir une vrai personnalité. Ce n'est que quand je dansais que je me sentais vraiment complet. Je pense que c'est cette sérénité que je trouvais dans la danse qui m'a donné la force de faire cette vidéo où je parlais du fait de venir d'ailleurs et du fait que j'aimerai voir un peu plus de tolérance. Je ne me doutais pas que cette vidéo serait une sorte de point de ralliement pour nos fans plus tard. Pour moi c'était juste la bonne chose à faire. Pourtant je ne me suis pas forcément senti mieux après l'avoir fait, c'était juste un petit poids que je retirai de mes épaules déjà bien chargées.

Je me souviendrai toujours du coup de fil de ma mère, il était tard dans la nuit pour nous, mais mon père est venu me trouver dans ma chambre pour m'annoncer la nouvelle. Ma mère venait d'accoucher d'une petite fille. Une petite Sofia. Ma petite soeur. Visiblement le fruit de la réunion de mes parents quelques mois plus tôt. J'étais tellement heureux, je me voyais déjà la dorloter et prendre soin d'elle. J'étais de dix ans son aîné c'est donc le rôle que je m'étais assigné. Mais quand j'ai demandé à mon père si on allait bientôt aller voir ma sœur et ma mère il m'a répondu que non. Il ne voulait plus retourner à New-York, il ne voulait plus voir ma mère. Je n'ai rien compris, pour moi c'était impossible qu'il me prive de voir ma mère et ma sœur. J'ai beaucoup pleuré cette nuit-là. Plus que quand nous sommes partis quand j'avais 5 ans.

A partir de ce moment j'ai commencé à ne plus vraiment suivre les ordres de mon père. Mes côtés colériques et curieux sont apparus à ce moment. Chaque remarque de mon père déclenchait chez moi des crises de colère assez violentes et en même temps je me suis mis à fouiller un peu sa vie pour savoir ce qui l'a poussé à abandonner ma mère et ma sœur. Je n'ai rien trouvé, mais j'ai gardé cette manie d'être un peu trop curieux pour mon propre bien.

Tout m'agaçait. Mon père, le collège. Il n'y avait que la danse et le rap qui me faisaient du bien. Les cours devenaient juste un moyen de passer un peu moins de temps en compagnie de mon père. Je continuais à échanger avec ma mère par mail, elle m'envoyait des photos de ma petite-sœur, ça me rendait joyeux autant que ça me brisait le coeur de ne pas pouvoir être là pour elles.

Je vous parlais de cours plus tôt, c'est en sortant de cours que ma vie a changée. J'étais avec mes amis sous l'abribus en attendant le transport qui devait me ramener chez moi, et comme à mon habitude je me suis à mis danser pour passer le temps. J'ai beau être timide, j'aimais bien faire ce genre de choses, ça me détendait et je ne pensais plus à rien. C'était le cas aussi cette fois-ci. Jusqu'à ce qu'on vienne me taper sur l'épaule. Je me suis retrouvé en face d'un grand monsieur en costume, l'air très sérieux. Je n'ai pas très bien compris ce qu'il me voulait, mais visiblement il me proposait de devenir trainee pour son agence, Pledis Entertainment, il m'a prévenu que ça ne serait pas facile, et que peut-être que ça ne mènera à rien mais qu'il voyait quand même du potentiel en moi. Il a programmé un rendez-vous avec mon père et moi pour en parler.

Je peux vous dire que mon père a refusé en bloc. Il ne voulait pas que je perde mon temps avec ça, qu'il tolérait déjà la danse et que je ne devais pas me détourner de mes études. Je me suis retenu de lui hurler dessus devant le manager. Ce dernier a eu l'air déçu mais pas abattu. Il m'a laissé le contrat au cas où. Je n'avais qu'à le recontacter si j'arrivais à avoir l'aval d'un de mes responsables. C'était une perche qu'il me tendait et je peux vous dire que je n'ai pas hésité à la prendre. En secret j'ai expédié le contrat à New-York, suppliant ma mère de me laisser cette chance. Le contrat m'est revenu signé, et tout joyeux je me suis empressé d'aller le remettre au manager de la Pledis.

Mon père était furieux quand il l'a appris. Il a hurlé, je me souviens encore de ce coup de fil qu'il a eu avec ma mère, sur le fait qu'elle était tout à fait irresponsable, je m'en voulais de causer autant de problèmes à ma maman. J'allais pouvoir vivre un rêve et mon père ne pouvait rien faire pour m'en empêcher maintenant. Tout était légalement signé et acté, j'allais devenir trainee dans une des plus grandes agences du pays, j'étais heureux mais en même temps totalement effrayé.

Treize ans, treize ans fin 2011, quand j'ai poussé les portes de l'agence pour subir le long entraînement qui allait faire de moi un des membres de Seventeen. A l'époque ce projet débutait tout juste suite à l'échec du projet Tempest. Une longue période d'entraînement intensif commençait donc, une période de trois ans et demi pour moi. En 2012, plusieurs autres personnes rejoignent le projet dont Jeong Han-hyung. Vous trouvez sûrement que je parle beaucoup de lui mais il est très important pour moi. C'est une des premières personnes qui m'a fait comprendre que je n'avais pas avoir peur d'être rejeté. Et puis il a été là pour moi quand je me suis blessé à la jambe en 2013, à force de m'entraîner trop dur. Parce que oui, mon manque de confiance en moi a fait que je me suis trop mis la pression et ce qui devait arriver arriva. Je me suis blessé à la jambe et j'ai du m'arrêter pendant plusieurs semaines. Si Jeong Han-hyung n'avait pas été là, je pense que j'aurai jeté l'éponge à ce moment là.

Nous avons tous travaillé d'arrache-pied jusqu'en 2015. Deux télé-réalité et un mini album plus tard, Seventeen était né. Plein de choses se sont passées depuis nos débuts maintenant. Je vous le disait, 5 albums, 7 mini albums, beaucoup de voyages dont certains aux États-Unis (sans jamais pouvoir voir ma mère ou Sofia). J'ai même eu quelqu'un dans ma vie, même si ça n'a pas duré longtemps je considère que ça a été une part importante de mon histoire. Alors que le groupe se développait je me suis rendu compte à quel point j'admirai les présentateurs d'émissions. Je me suis mis à tout envier chez eux, leur charisme, leur aisance à s'exprimer en public, leur sens de la répartie. Ils sont en quelques sortes devenu un idéal vers lequel je tendais.

Si je pousse les portes de VIP aujourd'hui, après presque trois ans de carrière c'est pour passer un peu plus de temps avec mes bandmates qui sont déjà là et aussi pour continuer à apprendre toujours plus et essayer de vaincre cette fichue timidité qui me plombe un peu tous les jours. J'espère que j'aurai réussi à vous convaincre de m'accepter dans vos rangs Ha Ji Won-ssi. Merci de votre attention.